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Points de mon permis : donner ou retirer, que dit la loi sur les infractions ?

Un excès de vitesse de moins de 20 km/h sur une portion limitée à 50 km/h entraîne la perte d’un point, tandis qu’un même dépassement sur une route limitée à 130 km/h en coûte aussi un. Pourtant, toutes les infractions ne sont pas sanctionnées de façon identique, et la récupération de points obéit à des délais variables selon la gravité de la faute.La législation française permet à un conducteur de consulter son solde de points en temps réel, mais la notification du retrait n’intervient que plusieurs semaines après l’infraction. Dans certains cas, les points peuvent être récupérés automatiquement sans formation, à condition de ne commettre aucune nouvelle infraction.

Comprendre le système du permis à points en France

Le 1er juillet 1992 marque un tournant décisif pour chaque conducteur. Désormais, le permis à points n’est plus une abstraction mais une donnée tangible, conséquence directe d’un texte voté trois ans plus tôt. La règle est connue : chaque titulaire part avec un capital à sauvegarder, sous peine de devoir refaire ses preuves sur le terrain du code et de la conduite. Les conducteurs confirmés bénéficient d’un total de 12 points, contrairement aux nouveaux, qui débutent prudemment avec 6 points durant la période probatoire, trois années de prudence renforcée (deux pour les adeptes de la conduite accompagnée).

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Le mécanisme ne laisse rien au hasard : chaque infraction constatée, qu’il s’agisse d’une verbalisation classique ou captée par l’œil infaillible des radars automatiques, entraîne un ajustement du solde de points. Toutes ces données transitent par le fichier national permis, géré par le ministère de l’Intérieur. Impossible de rester dans l’ombre : chaque conducteur peut vérifier son reliquat en quelques clics sur le service en ligne dédié.

Plus concrètement, il existe deux grands scénarios :

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  • Le permis probatoire commence à 6 points et se recharge automatiquement, à condition de ne commettre aucune infraction.
  • Le permis à points standard grimpe d’emblée à 12 points lorsque l’expérience est acquise.

La moindre erreur, du clignotant zappé au dépassement de la vitesse autorisée, érode ce capital. Aucun compromis : la perte totale signifie une invalidation immédiate du permis, avec interdiction pure et simple de reprendre le volant pendant au moins six mois. Il faudra ensuite s’armer de patience et repasser chaque étape. À noter que tout écart constaté hors du territoire français n’impacte pas le solde national : la France ne décompte que les infractions enregistrées sur son sol.

Quelles infractions entraînent un retrait de points ?

L’éventail des infractions routières pouvant coûter des points sur le permis à points est étoffé. Excès de vitesse même modeste, feu rouge brûlé, portable au volant, tout est codifié, rien n’est laissé au hasard. Sur le terrain, radars et contrôles ponctuent le parcours des automobilistes, sans état d’âme pour ceux qui tentent l’écart.

Les barèmes sont clairs et progressifs. Un léger excès de moins de 20 km/h : un point en moins. De 20 à 29 km/h, deux points volatilisés. L’écart augmente ? Trois points partent pour 30 à 39 km/h en trop, quatre si la marge atteint 40 à 49, et six pour tout excès de 50 km/h ou plus.

Les fautes graves tombent net : la conduite sous l’emprise d’alcool, de stupéfiants ou le refus d’une priorité entraînent six points d’office. Un feu rouge franchi ou un stop ignoré ? Quatre points s’évaporent. Téléphoner en roulant ou négliger la ceinture : trois points de moins. Quand plusieurs infractions s’accumulent, la punition devient franchement salée.

Un garde-fou subsiste toutefois : lors d’un seul contrôle, le retrait maximal s’arrête à huit points. Mais dès lors que les faits se multiplient à des moments différents, aucune limite : l’évaporation du capital peut être totale. Enfin, il est utile de rappeler que les infractions commises à l’étranger échappent au système de points français : aucune conséquence administrative pour le solde hexagonal.

Procédure de retrait : comment sont retirés les points après une infraction

Le processus administratif se déclenche lors de la constatation de l’infraction, mais la sanction est différée. Les points ne s’évanouissent pas sur-le-champ, que ce soit lors du contrôle ou dans les heures qui suivent. Le retrait s’opère à la date du paiement de l’amende forfaitaire, à l’émission d’une amende majorée, ou encore lors de la validation d’une composition pénale. En cas de contestation, c’est la condamnation définitive qui sert de repère temporel.

La suite du parcours administratif se cristallise avec la réception de la fameuse lettre 48 : elle décrit le nombre de points perdus et détaille les faits concernés. Si la totalité des points y passe, la lettre 48SI confirme l’invalidation. Impossible de passer à côté : sans réception de cette notification, aucun retrait ne peut s’appliquer. Le fichier national du permis se met automatiquement à jour, et chacun a accès à son historique en temps réel.

Des recours s’ouvrent en cas d’erreur (ou d’oubli administratif) : le tribunal administratif, voire le Conseil d’État, peut ordonner la restitution des points lorsque l’État a manqué à ses obligations. Les professionnels du droit recommandent de ne jamais négliger les courriers reçus, la vigilance s’impose autant sur la route que dans la gestion de son dossier.

Ce tableau synthétise les évènements à l’origine d’un retrait et la date où la sanction devient réalité :

Événement Date effective du retrait
Paiement de l’amende forfaitaire Date du paiement
Amende forfaitaire majorée Date d’émission
Composition pénale Exécution complète
Décision judiciaire Date de la condamnation définitive

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Récupérer ses points : solutions et délais pour reconstituer son capital

Le système du permis à points sait être sévère, mais il n’est pas fermé. Plusieurs voies sont prévues pour retrouver des points perdus. Première solution : la récupération automatique. Une conduite exempte de tout manquement permet de reconstituer son capital selon des délais gradués : six mois pour regagner un point, jusqu’à deux ou trois ans sans entorse au code pour récupérer entièrement ses points (hors délits). Les délits, eux, ne s’effacent qu’après dix ans de conduite sans aucune récidive.

Deuxième voie : le stage de récupération de points. Deux jours d’engagement volontaire autour de la sécurité routière permettent de regagner jusqu’à quatre points immédiats, dans la limite du plafond autorisé. Ce stage peut être suivi une fois par an, sauf circonstance particulière. Pour les jeunes détenteurs d’un permis probatoire ayant perdu trois points ou plus, le passage par le stage devient obligatoire, à effectuer dans les quatre mois après réception du recommandé.

Pour clarifier ces délais, voici les grandes modalités de récupération :

  • 6 mois : un point est restitué si aucun nouvel écart n’intervient
  • 2 ou 3 ans : rétrocession totale de tous les points en l’absence de nouvelle infraction
  • Stage : quatre points sont regagnés aussitôt après deux jours de formation

Il est possible de suivre précisément son solde à tout moment, grâce à la consultation en ligne proposée par le service officiel. Anticiper une baisse permet d’éviter bien des surprises face à un contrôle ou pour une démarche spécifique.

Chaque impair peut faire dégringoler le compteur, mais jamais jusqu’à fermer la porte définitivement : tout conducteur garde en main la possibilité de redresser la barre, à condition de miser sur une vigilance constante. Un choix décisif, à chaque trajet.

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Administratif